ALIEN BASE

Informations sur ce livre et son auteur

 

Ce livre est dédié à Gordon Creighton, infatiguable rédacteur en chef de Flying Saucer Review (1), magazine créé en 1955, auquel j'ai emprunté un certain nombre de témoignages. Creighton est l'un des derniers pionniers de cette science nouvelle qu'on appelle l'ufologie. Il s'est intéressé aux ovnis dès 1941, date à laquelle lui-même en a vu un, alors qu'il travaillait au consulat de Grande-Bretagne à Chongqing, en Chine. Agent des services secrets britanniques dans les années 50, il a eu connaissance de recherches ultrasecrète menées conjointement par la RAF et l'armée de l'air des États-Unis. Tous ceux qui se passionnent pour les ovnis lui doivent beaucoup.

 

AVANT PROPOS

 

Il ne se passe pas une semaine sans que la presse à sensation n'évoque d'horribles créatures aux yeux globuleux venues d'un autre monde pour enlever un malheureux humain et réaliser sur sa personne de sinistres expériences.

Une pléthore de films, d'émissions télévisées et de magazines contribue à entretenir l'intérêt du public pour le phénomène ovni, mais aussi à multiplier le nombre des témoignages individuels.

Plusieurs ouvrages ont été publiés sur ce sujet. Ils ont suscité eux aussi quantité de nouveaux témoignages de personnes prétendant avoir été enlevées par de petites créatures grisâtres aux yeux proéminents (les "petits hommes gris"), avoir été arraché de leur lit, jetées sans ménagement dans un vaisseau spatial et soumises à diverses expériences médicales ou chirurgicales telles que l'ablation des ovaires par de cruels extraterrestres bien décidés, de leur propre aveu, à créer une race hybride.

Pour avoir rencontré moi-même quelques-uns de ces "abductés", je suis convaincu que certains se sont effectivement trouvés en contact avec des formes de vie étranges ou étrangères. Toutefois, on peut légitimement se demander si la multiplicité de ces témoignages ne procède pas d'une sorte de phénomène de mode. On remarquera sans surprise que le nombre de ces récits, notamment en Angleterre, a considérablement augmenté depuis la diffusion de la série Aux frontières du réel.

Un autre problème préoccupant est celui de la prolifération de soi-disant "psychotérapeutes", sans aucun bagage médical ni psychiatrique, qui mettent à profit cette situation pour organiser des "séances" d'hypnose censées aider toutes les personnes traumatisées par un enlèvement à y voir plus clair. "Ces prétendus enquêteur commettent la redoutable erreur de laisser croire qu'ils comprennent cet immense mystère", déclare l'ufologue Whitley Strieber (1).

D'ailleurs, dit-il encore, "les rapports ainsi onbtenus ne sont même pas exacts. Ils sont le fruit de l'hypnose et d'un conditionnement culturel (2).

Les histoires d'enlèvements extraterrestres sont à la mode, ce qui leur ôte beaucoup de crédibilité. L'une des raisons pour lesquelles j'ai décidé d'écrire ce livre est précisément la nécessité de rétablir l'équilibre, en rapportant des témoignages pratiquement oubliés, dont certains remontent aux années 20.

Il est aujourd'hui de bon ton d'afficher un certain mépris à l'égard des contactés, au motif que les messages que leur auraient confiés leurs "frères d'un autre monde" sont d'un banal évangélisme, et par ce que l'image qu'ils donnent de ces créatures extraterrestres n'est pas conforme aux idées préconçues que nous en avons. Budd Hopkins, dont les intéressantes recherches sur les abductés sont par ailleurs des plus estimables, n'est pas exempt de ce travers :

Dans les années 50 et 60, écrit-il, un certain nombre de soi-disant contactés prétendaient avoir voyagé dans des soucoupes volantes en direction de Mars, Vénus ou d'un autre point de notre système solaire, et, une fois arrivés, avoir reçu de quelques superbes frères ou surs de l'espace des messages pacifistes et des mises en garde relatives à l'environnement. Ces récits, pour la plupart, avaient pour objet de distinguer leurs auteurs du commun des mortes, d'en faire des Terriens élus, objets des attentions des extraterrestres et détenteurs privilégiés de la sagesse de l'univers (3).

C'est une vue un peu sommaire. D'abord, les premiers témoignages de rencontres avec des extraterrestres datent de bien avant les années 50. Ensuite, la plupart des contactés ne cherchent pas à attirer l'attention sur eux ; c'est même souvent tout le contraire. Enfin, aussi banal que cela paraisse, ce sont bien des "messages" pacifistes et de mise en garde relative à l'environnement" que la plupart des abductés déclarent avoir entendus. Ils rapportent souvent des messages tout aussi banals. Du même coup, la distinction que certains tiennent à établir entre "abductésé et "contactés" est marginale et génératrice de confusion.

Il est trop facile de balayer d'un revers de main les récits de ces "contactés" en arguant qu'ils souffraient peut être d'hallucinations ou d'un excès d'imagination. Il existe trop de points communs entre ces divers témoignages recueillis aux quatre coins du monde pour qu'on ne s'y intéresse pas de plus près. "on ne peut se contenter de rejeter en bloc ces récits, affirmait l'amiral Herbert Knowles en 1957. Ils contiennent peut être d'authentiques informations. Il ne faut rien négliger si l'on veut parvenir à la vérité. (4)

Dans mes précédents ouvrages, j'ai montré que la réticence des gouvernements à reconnaître la véracité de ces témoignages s'explique essentiellement par la peur du ridicule. Personne n'a envie d'avoir le mauvais rôle, surtout pas les dirigeants politiques et militaires. Ceux d'entre eux, et ils sont rares, qui ont bien voulu donner quelque crédit à ces témoignages, tels le président Ronald Reagan en 1987 (5) ou Javier Pérez de Cuellar, ex-secretaire général des nations unies, dont on raconte qu'il a lui-même été enlevé avec ses gardes du corps en 1989 (6), sont la risée des médias. En 1997, dans son autobiographie (7), sir Peter Horsley, général de corps aérien, qui fut pendant sept ans écuyer de la reine Élisabeth et deu prince Philip, a révélé qu'en 1954, il s'était trouvé face à une créature très vraisemblablement extraterrestre. La réaction - prévisible - ne s'est pas fait attendre. "Mon Dieu... a éloquemment commenté un ex-officier du ministère de la Défense. Dire qu'il a fallu attendre quarante ans pour apprendre que l'homme qui avait le pouvoir d'appuyer sur le bouton rouge était la proie des petits hommes verts ! (8) Thomas Stuttaford, dans un article du Times, au ton infiniment condescendant, suggérait que le général avait probablement été abusé, ou qu'il souffrait d'hallucinations. (9)

Mes propres enquêtes me conduisent à penser qu'un certain nombre de témoignages d'abductés et de contactés sont effectivement teintés d'affabulation. L'exemple d'Elizabeth Klarer, qui prétendait avoir donné naissance à un enfant engendré par un homme de l'espace, nommé "Akon", natif tantôt de Vénus, tantôt de Meton, une des planètes de Proxima du Centaure, est assez révélateur à cet égard.(10). Je suis persuadé que plusieurs témoins que j'ai rencontrés ont sciemment ou non enjolivé leurs aventures, soit pour satisfaire leur ego, soit pour attirer l'attention sur eux. Cela n'enlève rien à la validité de leur récit initial.

Une autre des raisons pour lesquelles j'ai entrepris cette enquête était la nécessité de montrer que les extraterrestres appartiennent à des espèces plus variées qu'on ne le croit généralement, et que les "petits gris" n'ont fait leur apparition que très récemment. Superbes filles, gnomes informes, petits hommes vert... Tous ont leur place dans cet ouvrage.

La plupart des objections des sceptiques portent en général sur l'apparence anthropomorphique des extraterrestres :

L'une des principales raisons pour lesquelles j'ai beaucoup de mal à croire aux contacts extraterrestres, écrit le célèbre auteur de science-fiction Arthur C. Clarke en 1997, c'est que les oocupants de ces mystérieux vaisseaux de l'espace ont toujours forme humaine ! Certes, on note des variantes - grands yeux, oreilles pointues...-, mais, dans l'ensemble, ils sont tout faits comme vous et moi. Si les extraterrestres existent, il y a toutes les chances pour qu'ils soient réellement autres ! (11)

Certaines créatures, telles les chupacabras, n'ont rien de commun avec les Terriens. Cependant, il est vrai que, pour des milliers de témoins, du moins au XXe siècle, les êtres qu'ils ont rencontrés étaient généralement humanoïdes. "Vous marquez un point, m'a répondu Clarke. Ce qui me chagrine, c'est qu'aucun E.T ne se soit montré à moi. Quelle faute de goût impardonnable!" (12). Et si, tout simplement, l'Homo sapiens était apparenté à une espèce extraterrestre ?

La plupart des anecdotes contenues dans ce livre sont inédites. Aux témoignages de contactés, j'ai ajouté des comptes rendus mal connus d'observateurs militaires ou civils, et des scènes de "réparation" de véhicules endommagés, ainsi que des récits de découvertes de corps ou d'appareils accidentés antérieures à l'incident de Roswell. Nous n'avons encore aucune preuve concrète à l'appui de ces diverses déclaration. Mais les présomptions, convenons-en, sont de plus en plus fortes.

En 1997, l'armée de l'air américaine a cru mettre un terme définitif à l'"affaire Roswell". En 1947, un appareil inconnu et ses occupants avaient été retrouvés au Nouveau-Mexique par des militaires ; les corps, nous annonça-t-on, étaient en réalité des mannequins utilisés dans les années 50 pour tester les effets du parachutage en haute altitude sur l'organisme humain (13) L'ennui, c'est que les premiers mannequins utilisés à cette fin n'ont été fabriqués que bien des années après l'incident, et qu'on peut se demander pourquoi l'explication a tant tardé. Car il ne faut pas être bien malin pour prendre un mannequin pour un extraterrestre. C'était à l'évidence une tentative du Pentagone pour tuer dans l'uf l'intérêt du public pour l'ufologie, en détruisant l'une de ses îcones ; mais la tentative était si maladroite (autant que les déclarations de la CIA (14) expliquant que les prétendues rencontres des années 50 concernaient des avions espions) que le public a fini par se demander ce que l'on cherchait à lui cacher.

La politique de dissimulation ne trompe plus personne, affirme John Pike, directeur de la politique de l'espace auprès de la Fédération des savants américains. Les amateurs d'ufologie ne s'en laissent pas si facilement conter. (15)

Le lieutenant-colonel Philip Corso, aujourd'hui à la retraite, faisait partie du personnel du Conseil de sécurité sous la présidence d'Eisenhower. Il n'hésite pas à affirmer que le matériel découvert à bord de l'engin de Roswell (puces électroniques, fibres optiques, lasers, etc..) était très en avance sur notre technologie et que ces découvertes ont eu sur la géopolitique une influence majeure, notamment en permettant aux Américains de surpasser les Soviétiques, en instituant la "Guerre des étoiles" et, en dernière analyse, en mettant fin à la guerre froide :

Peut-être n'étions-nous pas en mesure, dans les énnées 60, d'intercepter leurs vaisseaux. Mais nous avons bon espoir, grâce aux nouveaux moyens de surveillance par satellite, de repérer sur notre planète une signature venue d'ailleurs. Si nous leur rendons la tâche trop difficile, ils se contenteront sans doute de partir. (16)

Il ne l'ont pas fait.

Chapitre I

 

 

(1) Whitley Strieber, Transformation : The Breakthrough, Century, Londres, 1997.))
(2) Whitley Strieber, The Communion Letter, été 1991.

(3) Budd Hopkins, Witnessed : The True Story of the Brooklyn Bridge UFO Abductions, Pocket Books, Simon & Schuster, New York, 1996, p. 398, et Bloomsburry, Londres, 1997.
(4) UFO investigator, National Investigations Committee on Aerial Phenomena, Washington, DC, vol 1, n°1, juillet 1957.
(5) Timothy Good, Beyond Top Secret : The Worlwide UFO Security Threat, Sidgwick & Jackson, Londres, 1996, p. 539.
(6) B. Hopkins, op. cit. L'auteur ne cite pas le nom de Pérez de Cuellar, qu'il appelle le "troisième homme", mais il a admis le fait en privé.
(7) Sir Peter Horsley, Sounds From Another Room : Memories of Planets, Princes and the paranormal, Leo Cooper, Londres, 1997.
(8) Fiona Barton, "Close encounter in a Chelsea flat", in Mail on Sunday, Londres, 10 août 1997.3
(9) Docteur Thomas Stuttaford, "Air Marshal's flight of fancy", in The Times, 14 août 1997.
(10) Elizabeth Klarer, Beyond the Light Barrier, Howard Timmins, Cape Town, 1980.
(11) Arthur C. Clarke, "Why E.T will never call home", in The Times, Londres, 5 août 1997.
(12) Lettres d'Arthur C. Clarke à l'auteur, 29 août et 2 Octobre 1997.

(13) Capt. James McAndrew, The Roswell Report : Case Closed, Superintendent of Documents, US Governement Printing Office, Mail Stop SSOP, Washington DC 20402-9328, juin 1997.
(14)Gerald K. Haines, "CIA's Role in the Study of UFOs, 1947-1990", in Studies in Intelligence, Central Intelligence Agency, printemps 1997.
(15) New York Times, 3 août 1997.
(16) Colonel Philip J. Corso, William J. Birnes, The Day After Roswell, Pocket Books, New York et Londres, 1997, p. 129.

 

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