Le cas de Marius Dewilde

 

Quarouble (Nord), 10 Septembre 1954 (22 h 30, heure locale).

a) " Ma femme et mon fils venaient de se coucher, et je lisais au coin du feu le récit du drame de " L'Abeille ". L'horloge accrochée au-dessus de la cuisinière marquait 22 h 30, lorsque mon attention fut attirée par les aboiements de mon chien Kiki. La bête hurlait à la mort. Croyant à la présence de quelque rôdeur dans la basse cour, je pris ma lampe de poche et sortis.

" En arrivant dans le jardin, j'aperçus sur la voie ferrée, à moins de six mètres de ma porte, à gauche, une sorte de masse sombre. C'est un paysan qui aura là dételé sa charrette, pensais-je d'abord. Il faudra que j'avertisse les agents de la gare demain dès la première heure pour qu'ils l'enlèvent, sinon il y aura un accident.

" A ce moment là, mon chien arriva vers moi en rampant, et tout à coup, sur ma droite, j'entendis un bruit de pas précipités. Il y a là un sentier que l'on appelle "le sentier des contrebandiers ", car ceux-ci l'empruntent parfois, la nuit. Mon chien s'était tourné à nouveau vers cette direction et avait recommencé à aboyer. J'allumai ma lampe électrique et projetai son faisceau lumineux vers le sentier.

b) " Ce que je découvris n'avait rien de commun avec des contrebandiers : deux "êtres" comme je n'en avais jamais vu, à trois ou quatre mètres de moi à peine, tout juste derrière la palissade qui seule me séparait d'eux, marchaient l'un derrière l'autre en direction de la masse sombre que j'avais remarquée sur la voie ferrée. L'un d'eux, celui qui marchait en tête, se tourna vers moi. Le faisceau de ma lampe accrocha, a l'endroit de son visage, un reflet de verre ou de métal. J'eus nettement l'impression qu'il avait la tête enfermée dans un casque de scaphandre. Les deux êtres étaient d'ailleurs vêtus de combinaisons analogues à celle des scaphandriers. Ils étaient de très petite taille, probablement moins d'un mètre, mais extrêmement larges d'épaules, et le casque protégeant la "tête" me parut énorme. Je vis leurs jambes, petites, proportionnées à leur taille, me semble t-il, mais par contre je n'aperçus pas de bras. J'ignore s'ils en avaient. Les premières secondes de stupeur passées, je me précipitai vers la porte du jardin avec l'intention de contourner la palissade et de leur couper le sentier pour capturer au moins l'un d'eux.

c) " Je n'étais plus qu'à deux mètres des deux silhouettes quand, jaillissant soudain à travers une espèce de carré de la masse sombre que j'avais d'abord aperçue sur les rails, une illumination extrêmement puissante, comme une lueur de magnésium, m'aveugla. Je fermais les yeux et voulu crier, mais je ne le pus pas. J'étais comme paralysé. Je tentai de bouger, mais mes jambes ne m'obéissaient plus. Affolé, j'entendis comme dans un rêve, à un mètre de moi, un bruit de pas sur la dalle de ciment qui est posée devant la porte de mon jardin. C'était les deux êtres qui se dirigaient vers la voie ferrée.

d) " Enfin, le projecteur s'éteignit. Je retrouvais le contrôle de mes muscles et courus vers la voie ferrée. Mais désjà la masse sombre qui y était posée s'élevait du sol en se balançant légèrement à la façon d'un hélicoptère. J'avais pu toutefois voir une sorte de porte se fermer. Une épaisse vapeur sombre jaillissait par-dessous avec un léger sifflement. L'engin monta à la verticale jusqu'à une trentaine de mètres, puis, sans cesser de prendre de l'altitude, piqua vers l'ouest en direction d'Anzin. A partir d'une certaine distance, il prit une luminosité rougeâtre. Une minute plus tard, tout avait disparu. "

(Texte de la déposition reproduit par la presse régionale et "Paris-Presse" du 14 Septembre 1954. Ce récit subit quelques variations selon les auteurs.)

Brève analyse

a) M. Marius Dewilde, ancien de la Marine, est à cette époque ouvrier métallurgiste aux aciéries de Blanc-Misseron. Il habite Quarouble, près de Valenciennes, au passage à niveau 79 de la voie des Houillères Nationales, non loin de la frontière franco-belge. Il est réputé sobre. Il prend l'OVNI pour une charrette de foin; il croit que des contrebandiers on fait aboyer son chien : donc il n'est pas conditionné dans le sens qui nous occupe, ce n'est pas un "soucoupomane", un affabulateur, un halluciné.

b) Surprise du témoin qui s'attendait à toute autre chose. Malgré cette surprise, précision de la description des "êtres", notamment casque et combinaison, due aux conditions d'éclairage (lampe de poche). Honnêteté du témoin qui, n'ayant pas aperçu de bras, mentionne qu'il n'en a pas vu. Puis, réflexe naturel d'appropriation, la volonté d'attraper un animal de de petite taille, inconnu, pour se rendre compte de sa constitution.

c) Seconde surprise, provenant cette fois de la "charrette à foin" : M. Dewilde est paralysé par un rayon. Après coup, il a parfaitement analysé ce genre de paralysie partielle, n'affectant pas l'ouïe (aurait-il été aveuglé si le rayon n'avait pas frappé ses yeux?) Des cas ultérieurs montreront que le rayon est bien paralysant et que M. Dewilde n'a pas été "figé sur place" par la surprise ou la peur. Dans ce cas, ou bien le rayon a frappé M. Dewilde avec précision, ou bien les êtres en sont protégés par leur équipement.

d) M. Dewilde retrouve ses facultés dès l'extinction du rayon, mais ses efforts immédiats sont vains. Il rentre chez lui, réveille sa femme puis un voisin, prend son vélomoteur et se rend à la gendarmerie d'Onnaing (2 km) où on le prend pour un fou. Il court au commissariat (il est 24h environ) où l'officier de police Gouchet le trouve pâle, ému, tremblant de peur et victime de "contractions intestinales" (selon le rapport), c'est à dire une bonne diarrhée. La simulation devant être écartée, la gravité du rapport Gouchet déclencha une enquête de la part de la Police de l'Air et de la Direction de la Sécurité du Territoire (D.S.T.)

Traces

C'est évidemment parce que cet "incident" a laissé des traces, inexplicables en termes de phénomènes connus, naturels ou artificiels, que nous l'avons choisi. Les enquêteurs découvrirent :

1. Aucune empreinte de pas sur le terrain dur environnant.

2. Sur les traverses de la voie ferrée en cinq endroits, des empreintes sur une surface de 4 cm2 chacune, réparties sur trois traverses; il s'agit d'indentations provoquées par des corps à section rectangulaire et comportant un biseau de pénétration, et ayant exercé sur le bois des traverses une pression de 30 tonnes. Ces marques révèlent une certaine symétrie.

Nota : Les traverses, en cet endroit, ont été remplacées depuis, sur une cinquantaine de mètres; le reste était pourtant dans le même état de vétusté; où ont-elles été emportées, et à quelles fins ? ("Ouranos", Anno IX, N° 25, p. 21).

3. Des traces noirâtres ont été relevées sur l'empierrement du ballast; elles correspondraient au jet de vapeur ou de fumée, sortant de la partie inférieure de l'OVNI, et observé par M. Dewilde.

4. Des prélèvements de ballast ont été opérés par les enquêteurs de la D.S.T., à l'endroit de l'attérissage présumé, c'est à dire entre les traverses portant les empreintes; ces pierres dures étaient devenues friables, comme si elles avaient été calcinées au four électrique à haute température, le reste du ballast étant demeuré normal. Ces prélèvements ont été analysés... mais les résultats n'ont jamais été publiés.

5. Après des années, M. Dewilde ne s'est jamais coupé au cours des nombreux contre-interrogatoires auxquels il a bien voulu se soumettre de bonne grâce.

6. Le témoignage visuel de M. Dewilde, d'un OVNI en vol, a été confirmé par deux autres témoignages visuels d'engins rougeoyants, se déplaçant dans le ciel vers 22 h 30 :

a) A Vicq, à 2 kilomètres au N.-O de Quarouble, par plusieurs personnes.

b) A Onnaing; à 2 kilomètres au S.-O de Quarouble, par deux personnes.

Pour plus de détails sur ce cas aujourd'hui classique, reportez-vous ) : Aimé Michel, op. cit. 1, pp. 58 à 65; Michel Carrouges, op. cit., pp. 109 à 115; Jimmy Guieu, op. cit. II. pp. 130 à 133; Ouranos, IX/24, pp. 11 et suiv.; ibidem, IX/25, pp. 20 et suiv. C'est le cas n°144 de J. Vallée, Un siècle d'atterrissages.

Addendum

MM. J.-M Bigorne et P. Bauche, enquêteurs du groupe L.D.L.N., ont constaté, en 1973, que M. Dewilde avait déménagé, que sa maison avait été abattue, et qu'en 1971 la voie ferrée avait été enlevée (1)

 

(1) Signalons que Jacques Lob, en juin 1975, a retrouvé M. Marius Dewilde et a pu obtenir de lui une interview. Vingt et un an après, le texte en est extrêmement intéressant du point de vue humain, révélateur de certains détails inconnus, et de l'ampleur que prit l'affaire dans des milieux ignorés du public. Vous lirez cette interview dans Imagine, n°2 pp. 5 à 8, avec croquis et photographies. Imagine, 81, rue Colbert, 92700 Colombes, ou Librairie Internationale Satan et Cie, 10, rue Casimir Delavigne, 75006 Paris.

 

Revenons alors à Marius Dewilde, de Quarouble, pour la raison suivante : autant sa première rencontre avec des Ouraniens, le 10 Septembre 1954, a reçu de la part de la presse une large publicité, autant sa seconde rencontre, le 10 Octobre 1954, a été passé sous silence; on n'en trouve trace que dans les quelques lignes publiées par "Nord-Matin" (20-10-1954) et "France Soir" (30-10-1954) et lors d'une interview au poste Parisien... 16 mois plus tard. Des consignes ont-elles été données ? Qui les a données ? Pour quelles raisons ? Voici donc le témoignage de Marius Dewilde, recueilli par M. Marc Thirouin, fondateur de la C.I.E.S. "Ouranos" :

Quarouble (Nord), France, 10 octobre 1954 (11 h 30 - 12 heures, heure locale) : "Il était entre 11 h 30 et midi lorsque mon fils âgé de trois ans et demi, est venu m'avertir qu'il y avait "une auto sur la voie". Je suis sorti. J'ai vu à 50 mètres, un engin de mêmes forme et dimensions qu'un mois plus tôt. Il ne se trouvait pas sur la même voie, mais sur celle qui passe de l'autre coté de la maison. Il y avait une ouverture rectangulaire à la base de la coupole de l'engin. Tout autour de cette base se trouvait une série de bosses dont je ne compris pas la signification. Il y avait aussi, au-dessus de l'ouverture, comme une rangée horizontale de hublots; j'en distinguai trois ou quatre mais ne vis rien au travers.

Des êtres d'apparence humaine, vêtus d'une combinaison gris foncé les enveloppant entièrement, s'affairaient autour de l'appareil; ils étaient deux sur le plateau du disque (un de chaque coté de l'ouverture rectangulaire); plus tard j'en vis sortir deux autres de derrière le disque ou - plus exactement peut-être- de dessous. Un cinquième sortit de l'ouverture, descendit à terre, parla aux autres; il me parut être le chef. Il vint à moi. Je n'avais moi-même cessé d'avancer vers l'engin en faisant ces observations, de sorte que nous nous sommes rencontrés à environ 3 mètres de l'appareil.

L'être a flatté mon fils que je tenais dans mes bras, m'a tapé sur l'épaule, en souriant, et s'est mis à parler dans une langue que je ne connaissais pas. Je l'entendais très bien, ce qui est assez curieux puisqu'il me parlait à travers son casque. Je vis qu'il avait les dents très blanches, impeccables. Dans l'ensemble son visage était régulier et vraiment beau. Son sourire était tout à fait humain, ainsi que ses jeux de physionomie et ses gestes. Les êtres, semblables à lui, que j'aperçus autour de l'engin, souriaient, eux aussi, par instants.

J'étais à 3 mètres de l'appareil et percevais des plaintes sourdes à l'intérieur. Il me sembla entendre répéter : boukak... boukak... En regardant par l'ouverture, je vis deux autres êtres, l'un allongé par terre - je supposai que c'était lui qui gémissait- l'autre debout auprès de lui. Comme je me trouvais presque dans l'axe de la porte, je pus apercevoir à l'intérieur un matériel "briqué" et réellement étrange, des petites choses très nombreuses - des boutons de couleurs différentes, des sortes de manomètres, etc. - en métal (?) sombre, gris, impeccables de propreté.

La langue dans laquelle l'être me parlait n'était apparemment ni du chinois, ni une langue indochinoise, ni du siamois (le témoin fit cette déclaration à la suite de quelques imitations que je lui fis entendre tant bien que mal); l'enchaînement des sons me semblait plutôt européen, mais ça n'était, à mon sens, ni de l'anglais, ni de l'allemand, ni une langue latine. Je suis vraiment incapable de préciser d'avantage, n'étant pas du tout familiarisé avec les langues étrangères. L'être fit quelques pas vers ma volaille, qui picorait non loin de nous, se baissa, saisit une poule. Au lieu de s'enfuir en criant comme le font ces animaux quand j'essaie de les attraper, celle-ci "sabounit" et se laissa prendre docilement; j'en fus stupéfait. Il la montra dans ses mains puis la donna aux deux êtres qui étaient restés près de la porte. Ils la prirent en se baissant un peu.

Enfin l'être a caressé de nouveau mon enfant, sur la tête, et m'a encore tapé sur l'épaule, gentiment, puis m'a fait signe de m'écarter. Il est monté dans l'engin, précédé des deux personnages auxquels il avait remis la poule et suivi des deux autres qui se trouvaient derrière ou sous l'engin un moment auparavant. Deux d'entre eux l'aidèrent à monter en lui donnant la main. Le personnage debout à l'intérieur s'était baissé pour déplacer celui qui était allongé, afin de laisser l'entrée libre. En les voyant se mouvoir ainsi, je remarquai qu'ils étaient bien proportionnés, qu'ils avaient une allure dégagée, que tout en restant soumis à la pesanteur ils ne semblaient pas, en quelque sorte, en sentir le poids ni en éprouver de fatigue.

Un panneau obtura la porte, en glissant de haut en bas, assez vite mais sans brusquerie. Puis l'engin décolla verticalement, sans bruit et sans fumée, et disparut vers l'est. J'eus le temps d'apercevoir le dessous du disque : il y avait une partie centrale en relief, entourée de petits cercles et de lignes disposées en rayons. Je ne fus pas très enclin à révéler cette observation, me souvenant des tracas que m'avait valus la première. Ma femme en parla et l'affaire s'ébruita, ce qui amena encore sur les lieux un flot d'enquêteurs. "

Traces (enquête de M. Marc Thirouin)

"Sur la seconde voie l'herbe est drue et je m'attends à ne retrouver aucun vestige (...). J'en compte dix (empreintes) réparties sur quatre traverses; il est difficile de les dénombrer et d'en relever l'emplacement (...). Je dois donc me borner à noter sur mon bloc la position des traces les plus reconnaissables et à mesurer leur écartèlement. Quand, de retour à l'hôtel, je reproduirai mon shéma à l'échelle, je m'apercevrai que j'ai devant les yeux une image dotée d'une approximative symétrie (...).

Commentaires (de M. Marc Thirouin)

"Les ingénieurs de la S.N.C.F. venus examiner ces empreintes ont déclaré que "la pression qu'elles révèlent correspond à un poids de 30 tonnes ". Je me demande comment de tels experts ont pu sérieusement parler de pression sur les traverses, alors que de toute évidence ce que j'ai devant les yeux à cet instant est au contraire la trace d'un arrachement ! Le creux de 5 a 10 millimètres est dû non pas à un impact et à un enfoncement du bois mais à une perte de matière. Sur chaque empreinte on distingue nettement une coupure à 45° environ à une extrémité, une autre verticale à l'autre bout. Entre les deux, le bois s'est écaillé en suivant le plan de clivage de ses différentes couches, et - lorsque celles-ci s'enfoncent en oblique dans la traverse- en laissant dans la zone de rupture des imbrications, des décollements et des dentelures caractéristiques. Certaines de ces écailles de bois adhèrent encore faiblement à la traverse, dont elles affleurent exactement exactement la surface, preuve que celle-ci n'a pas été enfoncée par la pression du disque (...). La forme et l'orientation des coupures terminales semblent suggérer l'action de deux appendices tranchants s'enfonçant dans le bois, l'un verticalement pour assurer l'immobilisation latérale de l'engin, l'autre oblique, en direction du premier, pour l'empêcher de s'élever. S'il en est ainsi, l'engin devait, quelles que fussent ses dimensions, être très léger puisqu'il suffisait pour l'amarrer d'un "verrou" de quelques millimètres tous les 40 à 80 centimètres environ.

 

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