"Un festival d'absurdités" : la formule est du chercheur français Aimé Michel. Elle résume bien l'apparente absence de logique qui se dégage des diverses apparitions d'objets volants et de visiteurs venus d'un autre monde, au comportement souvent déroutant. Malgré tout, quelques constantes apparaissent, susceptibles de fournir de précieux indices.
Les évènements relatés dans le présent chapitre se sont produits au cours des années 1946 et 1947.
Une mort affreuse
De tous les pays du monde, c'est sans doute le Brésil qui détient le record des rencontres avec des extraterrestres. L'un des premiers cas répertoriés, qui n'est pas sans évoquer le scénario d'une série B ou un épisode particulièrement horrible des X-files, remonte à 1946 et compte plusieurs témoins dignes de foi.
5 mars 1946, jour du Mardi gras à Araçariguama, dans le district de Sao Paulo. A l'époque, la région n'est pas encore connectée au réseau électrique et téléphonique. Il n'y a même pas de médecin. Les habitants ont constaté à plusieurs reprises d'étranges lumières surgissant de manière irrégulière au-dessus des montagnes et des forêts. Vers 20 heures, un fermier de 40 ans, Joao Prestes Filho, rentre chez lui. Sa femme et ses enfants sont en ville pour le carnaval. Une fenêtre est restée ouverte, pour qu'il puisse rentrer dans la maison.
Au moment même où il pousse la fenêtre, il est frappé par un faisceau de lumière vive provenant de l'extérieur. Il tombe à terre, les mains sur les yeux. Puis, il se relève et part en courant pour chercher de l'aide. Il arrive chez sa sur Maria et lui raconte ce qui vient de se passer. Quelques voisins accourrent en hâte, dont Aracy Gomide, inspecteur des impôts à la préfecture de Sao Roque. Celui-ci, qui n'est pas médecin, a cependant des connaissances suffisantes poursoigner les malades de la région.
Gomide remarque que Prestes à les yeux dilatés et la voix blanche. Son corps ne porte aucune trace de brûlure. C'est alors que se produit une scène épouvantable. Les témoins intérrogés par Irineu José da Silveira, chirurgien-dentiste, racontent :
Nous avons vu apparaître les entrailles de Prestes. Sa chair semblait avoir bouilli pendant des heures. Elle se détachait des os, tombant en lambeaux de se mâchoires, de sa poitrine, de ses bras, de ses jambes et de ses pieds. On voyait distinctement son squelette et ses dents.
Pendant tout ce temps, Prestes ne manifeste aucun signe de souffrance. Son nez et ses oreilles se décollent et tombent. On emmène ce qui reste de sa pauvre dépouille à l'hopital de Santa Casa, à Santana de Parnaiba, mais il meurt en route.
D'après le certificat de décès, il aurait succombé à des "brulures généralisées" - un diagnostic bien peu satisfaisant. On ne découvre rien, ni chez lui, ni a proximité, qui permette de situer l'origine du faisceau lumineux. Aucun orage ne s'est produit qui puisse laisser supposer un coup de foudre fatal (1). Selon le rapport publié par un journal brésilien quelques années plus tard, le gouvernement français aurait réclamé le squelette de Prestes à des fins d'analyse (2). S'il est impossible d'attribuer sa mort de façon certaine à une intervention extraterrestres, on note pourtant plusieurs détails troublants.
Pitreries et cabrioles
Le 23 juillet 1947, José Higgins, topographe brésilien, explore une portion de terrain au nord-est de Pitanga, dans l'état de Sao Paulo, en compagnie de quelques ouvriers, lorsqu'un sifflement perçant se fait entendre. Levant les yeux, les ouvriers aperçoivent un énorme disque qui s'apprête à attérrir. Ils se dispersent en courant, laissant Higgins se débrouiller seul.
Selon les propres termes d'Higgins, "un engin bizarre, de forme circulaire, aux bords saillants", se pose à une cinquantaine de mètres de lui. C'est un objet métallique, d'environ 50 mètres de diamètre sur 5 de haut. "Il était hérissé de tuyères qui ne dégageaient ni fumée ni étincelles", ajoute Higgins. L'appareil se pose sur des sortes de mâts, qui fléchissent lors de l'atterrissage. Higgins s'approche. Il remarque deux "personnes" qui le regardent à travers un hublot de verre très épais. Un grand bruit se fait alors entendre, puis une trappe s'ouvre sous l'appareil, par laquelle descendent trois êtres étranges. Ils mesurent un peu plus de 2mètres et sont enveloppés d'une combinaison transparente qui les couvre des pieds à la tête. Ils ont sur le dos des boites métalliques qui semblent intégrées à leur combinaison. Par transparence, Higgins constate qu'ilss portent un short, une chemise et des sandales. Ces vêtements semblent faits non pas d'étoffe, mais de papier aux couleurs vives. Leur tête est grosse, ronde et chauve, leurs grands yeux ronds sont dépourvus de sourcils. Ils se ressemblent beaucoup, "comme des frères ou des jumeaux". Leurs jambes sont disproportionnées, trop longues par rapport à leur corps.
L'un deux brandit un tube métallique qu'il braque sur Higgins, apparemment sans effet. Tous trois bondissent autour de lui avec une agilité remarquable pour leur stature, en se parlant dans une langue inconnue. L'un deux lui fait signe de s'approcher de l'entrée ; il distingue alors une sorte de sas, fermé par une deuxième porte. Supposant qu'ils l'invitent à monter à bord, Higgins, en portugais et avec force gestes, leur demande où ils ont l'intention de l'emmener. L'un de ses interlocuteurs semble le comprendre et trace sur le sol un cercle qu'il entoure de sept cercles concentriques de plus en plus grands. Il désigne le Soleil (d'un mot qui ressemble à "Alamo"), puis le cercle du milieu, ensuite le vaisseau et enfin le septième cercle ("Orque"), en répétant le dernier geste plusieurs fois.
Higgins prend peur. Il cherche le moyen de s'enfuir. Il sent qu'il est inutile de résister par la force. S'étant aperçu que ses interlocuteurs évitent de fixer le soleil, il se dirige alors vers l'ombre et sort de son portefeuille une photo de sa femme, tentant d'expliquer par gestes qu'il souhaite aller la chercher pour l'emmener avec lui. Les créatures semblent comprendre, et Higgins peut s'éloigner sans être suivi. Une fois à l'abri, il s'arrête pour les observer. Ils semblent s'amuser comme des enfants, sautant et cabriolant à l'envi, et s'efforcent de lancer de grosses pierres aussi loin que possible. Au bout d'une demi-heure, ils inspectent les alentours avec soin, puis remontent dans leur vaisseau, qui décolle peu de temps après, avec un long sifflement.
La taille et la force physique de ces êtres, ajoutées au fait qu'ils essayaient à lancer des pierres, laissent supposer qu'ils venaient d'une planète soumise à une force de gravitation supérieure. Qu'il suffise de se rappeler les acrobaties des astronautes américains sur la Lune !
"Je ne saurais jamais s'il s'agissait d'hommes ou de femmes, à raconté plus tard Higgins à la presse. Dans l'ensemble, ils étaient très beaux et semblaient en exellente santé." Comme un certain nombre de contactés, Higgins semble mal remis de ses émotions :
Etait-ce une illusion ou la réalité ? Parfois, je me demande si les choses se sont vraiment passées de cette façon. Si je n'avais pas vu les ouvriers s'enfuir, je penserais avoir fait un rêve étrange et fascinant. (5)
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