Un nouveau livre de Jacques Vallée : " Stratagème "
Note de lecture par Gildas Bourdais
Un nouveau livre de Jacques Vallée est toujours un événement pour les ufologues francophones. Il est à présent disponible en
librairie, sous le titre " Stratagème " (aux Editions de L'Archipel) et se présente comme un roman, que l'on trouvera, non pas au
rayon habituel d'ésotérisme, mais au rayon de science-fiction. Mais peu importe car, si dans ce " roman ", Vallée nous conte une
curieuse histoire, c'est bien d'un livre sur les ovnis qu'il s'agit, comme on va le voir, et c'est à ce titre qu'il convient de
l'évaluer. Autant le dire tout de suite, mon opinion est que, sous couvert d'une histoire romancée, ce livre est une caricature
insidieuse de l'ufologie, ressassant de nombreux arguments qui relèvent de la désinformation, dont le plus récent est l'histoire
absurde de Nick Redfern sur Roswell.
Le plus simple est de suivre l'histoire. Robert, le narrateur, est directeur des relations extérieures dans un entreprise
d'informatique de la " Silicon Valley ", dirigée par son ami Mark Harris, qui s'apprête à lancer un nouveau semi-conducteur
performant. L'entreprise est vulnérable, comme beaucoup depuis l'éclatement de la bulle boursière, mais elle est soutenue par un
partenaire influent de Mark, le banquier George Preston, qui " a su convaincre le fonds Goldenstar de mettre quelques millions sur
la table ". On va découvrir plus loin que c'est un aspect important de l'histoire. Notons au passage que Jacques Vallée connaît bien
ce milieu d'affaires, étant lui-même promoteur de " start-ups " d'informatique à San Francisco.
Mark Harris invite Robert à faire une petite croisière à l'embouchure de l'Amazone, près de l'île de Colares. Il faut rappeler que
celle-ci est au cour d'une région qui a connu des événements dramatiques dans les années 70. De pauvres pêcheurs y ont été agressés
par des ovnis, certains y ont perdu la vie, et l'armée brésilienne y a fait une enquête approfondie, sur laquelle elle a commencé à
donner des informations en 2005, justement. A bord du bateau, une violente tempête surprend la nuit nos vacanciers innocents. Ils
voient surgir des flots deux ovnis gigantesques et illuminés - 500 mètres de long, précise Robert ! - qui font d'énormes vagues et
provoquent leur naufrage. Ils sont repêchés en piteux état, mais le fils de Mark, Ricky, a péri dans le naufrage. Mark, très affecté
et impressionné, se lance dans une enquête sur les ovnis pour savoir ce que cachent les autorités. Il a cependant un atout, la
caméra électronique de son fils, contenant des photos de l'ovni et qu'il a retrouvée miraculeusement sur la plage. De retour à San
Francisco, Mark raconte à Robert que l'ambassadeur américain est venu le voir à l'hôpital de Fortaleza où il récupérait, puis un "
type des renseignements " est venu pour mettre la main sur la caméra ! Ainsi, le lecteur est-il plongé dès le début du livre dans
une ambiance de manipulation et de conspiration du style " ils savent tout et nous cachent tout ".
Mark Harris obtient un entretien à Washington avec le sénateur de Californie Healdsburg, et y va avec Robert. Lors de l'entretien,
le sénateur est assisté de Stéphanie Sheldon, et deux autres personnages sont présents : le professeur Barley, " conseiller
scientifique de la commission des forces armées ", qui va écouter leur histoire avec réticence, sans rien dire, et un certain
monsieur Boterman, dont la fonction n'est pas précisée. Le sénateur Healdsburg et son assistante racontent qu'ils ont eu
connaissance d'enquêtes antérieures sur les ovnis, mais que ça n'avait pas abouti. Le sénateur cite un effort de Laurance
Rockefeller pour inciter le conseiller scientifique du Président Clinton à enquêter sur le crash de Roswell, et le mystérieux
Monsieur Boterman raconte alors qu'il avait justement participé à cette initiative. Il avait bien appelé un général au Pentagone "
qui s'occupait des archives ", mais celui-ci lui avait dit " d'aller chier dans son chapeau " ! (page 51). Il s'agit en fait d'une
réplique qui aurait été faite à un enquêteur du GAO, lorsque cet organisme du Congrès avait commencé son enquête sur Roswell.
Faisons un petit détour dans le monde réel pour signaler que, justement, Jacques Vallée avait été associé par Laurance Rockefeller à
son effort pour intéresser la Maison Blanche aux ovnis, dans son groupe " Human Potential Foundation ". Des réunions avaient lieu
avec le conseiller scientifique de Bill Clinton, le Dr Jack Gibbons. Au printemps de 1994, alors que le GAO venait de commencer son
enquête sur Roswell pour le compte du Congrès, Rockefeller avait réussi à intéresser Gibbons à cette affaire. Nous savons
maintenant, grâce au chercheur Grant Cameron qui a obtenu communication des archives, que deux membres du groupe de Rockefeller, en
désaccord avec cette initiative, avaient alors quitté le groupe. L'un d'eux n'était autre que Jacques Vallée, lequel avait écrit
directement au Dr Gibbons pour solliciter un entretien, que celui-ci avait d'ailleurs refusé ! (Son fax, du 14 février 1994, a été
publié par un autre enquêteur, Steven Kaeser, du très sérieux Fund for UFO Research, ou Fufor). Cette démarche de Vallée pour
bloquer une enquête sur Roswell s'est avérée inutile, en fait, car le Dr Gibbons avait rapidement abandonné ce projet, sur avis
négatif du Pentagone. Ceci est bien raconté par François Parmentier dans son livre "OVNI. 60 ans de désinformation" (pp 200 et 201).
A la sortie de cette curieuse réunion, c'est l'assistante du sénateur, Stéphanie Sheldon, qui les rattrape dans le couloir et leur
propose de dîner ensemble pour leur en dire plus. " Vous entrez dans un domaine dangereux, où vous ne connaissez pas tous les
obstacles " leur explique-t-elle (sur ce point, je suis d'accord !). Les informations qui circulent sont faussées par " l'action de
gens qui se cachent derrière différents groupes et n'hésitent pas à infiltrer les organisations d'amateurs pour exploiter leurs
fantasmes ". Elle leur raconte alors comment le malheureux ingénieur Paul Bennewitz s'était fait bourrer le crâne par des agents de
l'armée de l'Air avec de sombres histoires d'enlèvements par des extraterrestres opérant dans une base souterraine où ils fabriquent
des hybrides, bref, " toute une série de légendes que le pauvre physicien, puis les ufologues du monde entier, ont rapidement
adoptée ". Mais pourquoi donc avait-on lancé toutes ces folles rumeurs, demandent Mark et Robert à l'assistante du sénateur. Elle
leur explique alors que c'était pour cacher des expériences secrètes de radio-communications sur la base de Kirtland, près
d'Albuquerque, que Bennewitz avait découvertes en écoutant des émissions radio de la base, depuis son laboratoire d'électronique
situé à proximité. Mais ce bon tour des services secrets a eu un effet pervers, poursuit-elle : "les secrets techniques des
militaires étaient sauvegardés, mais une véritable psychose de l'invasion extraterrestre était née ".
Qu'en est-il de cette histoire, dans le monde réel ? Oui, il y a eu désinformation de Bennewitz, pour lui faire perdre la raison,
avec l'histoire fantaisiste de la base souterraine de Dulce au Nouveau-Mexique. Cet objectif a été " brillamment " atteint dans les
années 80, avec l'aide de l'ufologue Bill Moore, embauché secrètement à cette occasion, qui l'a avoué au congrès du Mufon en 1989
devant un public indigné. Et il est vrai que Bennewitz, en racontant partout cette fable de Dulce, a fortement contribué au
lancement des rumeurs conspirationnistes les plus folles qui se sont répandues à cette époque (voir à ce sujet mon livre " OVNIS :
la levée progressive du secret "). Mais nous avons là l'explication classique des sceptiques, qui ne cessent de dénoncer ces rumeurs
en faisant l'amalgame avec les recherches de pointe qui progressaient beaucoup à l'époque, notamment sur des dossiers comme Roswell,
les enlèvements, les mutilations de bétail. Il est évident que cette nouvelle ufologie inquiétait beaucoup les militaires, et il
n'est pas surprenant qu'ils aient alors utilisé la technique de la " désinformation amplifiante " pour la discréditer. C'est là la
véritable explication de la triste affaire Bennewitz. Et ce n'est pas un hasard s'ils ont " embauché " secrètement Bill Moore, peu
après la parution de son livre sur Roswell en 1980. En réalité, si Bennewitz avait seulement découvert des expériences secrètes de
radio-communications, il aurait été beaucoup plus simple de lui dire de se taire, d'autant que c'était un bon citoyen qui avait
informé les militaires de ses observations. Ainsi, le roman de Vallée s'aligne tout simplement sur la version sceptique de cette
histoire, comme il l'avait déjà fait dans son livre " Révélations ". Soulignons aussi combien il est méprisant pour les ufologues.
Cette opinion condescendante est depuis longtemps une constante chez Vallée, et elle parcourt tout le livre. Par exemple à la page
68, où Mark se débat avec des milliers de sites sur Internet où s'étale " ce monde de fous, de charlatans et d'illuminés ", qui se
livrent à " des attaques fratricides et des accusations virulentes contre les gouvernements qui dissimulaient des certitudes
cosmiques ".
Reprenons l'histoire. Mark et Robert sont ensuite contactés par le général Crawford, qui a été informé de leur histoire par le
sénateur Healdsburg. Le brave général essaie de leur faire croire qu'ils ont vu des dirigeables militaires brésiliens, mais nos deux
héros ne sont pas contents du tout et le lui font savoir sans ménagement. Là, nous sommes encore au camp de base de la
désinformation, mais le roman va bientôt se corser. Etape suivante : la femme de Mark tente de se suicider, bouleversée car on est
venu mettre à sac la chambre de son fils pour retrouver la caméra contenant les précieuses photos des ovnis. Il y a toujours, en
effet, ces photos sur la petite carte mémoire, qu'il faut analyser. C'est le père de Robert, expert émérite, qui va le faire dans
des conditions idéales de discrétion, renouant avec lui pour la circonstance après deux ans de brouille. Au bout de deux heures
d'analyse, le verdict tombe : les photos sont remarquables mais " impossibles " car les ovnis changent de forme ! Cependant, le
père, qui possède deux doctorats, n'est pas troublé et fait allusion à d'autres dimensions, prévues par la théorie des cordes.
Pourquoi va-t-on chercher la vie dans l'espace, observe-t-il, alors qu'elle est peut-être sous nos yeux, dans une autre dimension ?
Il raconte à Robert qu'il a lui aussi essayé d'intéresser le conseiller scientifique de la Maison Blanche à ces idées, mais " ...il
nous a ri au nez. On ne peut pas lui en vouloir : il n'avait pas accès au secret de niveau élevé " (Décidément il y a plein de gens
au courant, mais pas le conseiller scientifique du président !) Et les médias ne s'intéressaient qu'aux " intégristes de la soucoupe
", ajoute-t-il (p. 79).
Puis le " complot " s'épaissit encore. Sur la route du retour à San Francisco, les deux amis échappent de justesse à une tentative
d'assassinat. Blessés, ils sont recueillis et soignés discrètement par de sympathiques marginaux dans le petit port de Banderas Bay.
Ils y rencontrent quand même un colonel à la retraite qui leur apprend qu'il avait été contrôleur de budgets noirs au Pentagone. Ils
avaient bien repéré des études non identifiées à très gros budget - des milliards de dollars - et on leur avait juste dit que
c'était pour étudier du " matériel extraterrestre ". Son chef avait appris qu'ils " analysaient des objets volants inconnus, sans
grand succès ", mais il avait renoncé à en savoir plus après avoir été menacé de " perdre deux étoiles " ! Notons au passage que
Robert ne pense pas à prévenir son père, qui a gardé copie des photos, du danger qu'il court sans doute lui aussi, mais ne chipotons
pas. C'est alors que leur vient l'idée géniale - c'est le " stratagème " - de mettre en scène une fausse apparition de soucoupe,
qu'ils font faire se poser près d'un village du Middle West en laissant quelques traces, dans l'espoir de débusquer des agents
secrets venus enquêter. L'histoire de cette mise en scène est bien peu crédible, avec une fausse soucoupe, vite fabriquée en
plastique, suspendue de nuit à une grue près du village, mais ces braves gens sont si bêtes qu'ils n'y voient qu'un ovni !
Accélérons le film. L'affaire fait aussitôt grand bruit et tout le monde vient voir. La radio de " Mike Ball " (allusion probable à
la célèbre radio de Art Bell) en fait tout un plat, avec l'invitée du jour qui révèle que l'archange Gabriel lui avait annoncé
l'atterrissage " sur l'oreiller " (encore un coup sur le nez des ufologues). Au village, nos héros repèrent facilement des agents
secrets dans la foule excitée, en les voyant s'emparer d'un appareil de leur fabrication, qu'ils ont laissé astucieusement sur le
lieu de l'atterrissage. Il contient un émetteur ultra-sophistiqué (fabrication ad hoc, vite faite, de leur laboratoire) qui va leur
permettre de les suivre à la trace. Ils les suivent ainsi en voiture jusque dans un trou perdu de l'Arkansas, Cherokee Flats, où les
agents secrets s'enfoncent, non loin de là, dans une mine désaffectée. Nos enquêteurs malins les suivent et finissent par découvrir,
au bout de longs couloirs, une salle où des scientifiques essaient d'étudier un débris d'ovni extraordinaire, auquel ils ne
comprennent rien, bien entendu. Comme l'ovni géant de Colares, cette pièce semble elle aussi changer de forme, et faire sans doute
la navette dans une autre dimension. Elle émet une mystérieuse radiation qui leur donne une terrible migraine et les rend malades.
Repérés, ils battent en retraite. A la sortie de la mine, un hélicoptère surgit et des hommes en armes embarquent Mark. Robert
réussit à s'échapper et revient au village voisin, où il découvre que tout le monde est malade et dégénéré, à cause de l'influence
délétère du débris. Néanmoins il y fait une nouvelle découverte, de grande importance. Dans un bar, un vieux médecin alcoolique qui
l'a repéré, le docteur Matt, l'emmène dans une chambre froide - c'est dans l'arrière boutique de la maison des pompes funèbres - où
il conserve une douzaine de cadavres dans des caissons. Il en ouvre un, et devinez quoi : c'est l'un des petits Chinois handicapés,
sur lesquels on a fait d'inavouables expériences d'irradiation en vol, à White Sands, en 1947. C'est l'histoire du livre de Nick
Redfern sur Roswell, " Body Snatchers in the Desert ", paru en juin 2005 !
Le vieux médecin avait fait partie de l'équipe et lui raconte son histoire, qui est un résumé du livre de Redfern. Il faut signaler
que celui-ci a fait un beau scandale l'année dernière aux Etats-Unis et dans le monde, tellement l'histoire est absurde. En deux
mots, ces prisonniers auraient été trouvés en 1945 par les Américains à l'Unité 731 (centre d'expérimentations biologiques en
Mandchourie, où ils n'ont pas pu mettre les pieds, le territoire ayant été "libéré" par les Russes), et les auraient rapatriés, avec
des médecins japonais, pour mener en 1947 ces horribles expériences d'irradiation en vol, suspendus à des ballons. Mais il y a eu
des accidents, poursuit le vieil ivrogne, et les légendes de crash d'ovni à Roswell et autres lieux ont été fabriquées par les
services secrets (il y a participé) pour cacher à tout jamais ces expériences inavouables. Le hic, c'est que plusieurs informateurs
ont raconté l'histoire à Nick Redfern en comptant sur lui, manifestement, pour la répandre, ce qu'il a fait. Et voici que le roman
de Vallée recycle l'histoire, en quelque sorte !
J'ai participé à la critique de ce livre de Redfern, sur Internet, et avec un article que l'on peut lire à cette adresse :
http://www.ovni.ch/home/frame4.htm
Ceux qui n'ont pas le temps de le lire trouveront un court résumé des quelques arguments à la fin de cette note de lecture. Pour
information, mon article a été publié en anglais dans le "Mufon UFO Journal" de novembre 2005, et la revue " IUR ", du Cufos, en a
publié aussi une critique, de l'excellent ufologue Robert Durant.
Soulignons tout de même une contradiction flagrante dans cette histoire. Dans la version de Redfern, toute trace de ces sinistres
expériences avait été effacée, ce qui n'a pas empêché des informateurs, membres de services secrets, de la lui raconter, et le film
de l'autopsie de sortir sur toutes les télévisions en 1995, montrant, selon eux, l'un de ces prisonniers handicapés ! On trouve chez
Vallée une contradiction analogue : que diable font ces cadavres dans un trou perdu de l'Arkansas, conservés par un vieux médecin
alcoolique, et comment se fait-il qu'il ne soient même pas gardés ? Si, ils sont gardés par un jeune employé qui " semblait affecté
par ce que les psychologues appellent pudiquement un déficit intellectuel ", nous précise Vallée ! (p. 193). Comme le médecin a
oublié le code d'ouverture de la porte, il demande à cet idiot du village, qui l'a notée sur un papier dans sa poche, de le lui
composer. Impressionnante démonstration d'efficacité pour des opérations ultra-secrètes qui ont coûté on ne sait combien de millions
de dollars !
Là dessus, la course folle de notre héros n'est pas terminée. Deux malabars débarquent dans le café, visiblement à sa recherche, et
il faut fuir au plus vite. Hélas, ils ont fait exploser sa voiture, mais un miracle se produit alors : un taxi jaune fait irruption,
avec à son bord une belle fille aux yeux verts qui le sauve in extremis ! Abrégeons encore la folle histoire. Robert suit à la trace
un agent facile à repérer, aux cheveux coupés en brosse et au blouson de cuir. Celui-ci prend l'avion jusqu'à Paris, et là, le train
pour Bruxelles. Pourquoi pas l'avion direct jusqu'à Bruxelles ? Peut-être pour brouiller les pistes, mais c'est raté. Robert ne le
lâche pas d'une semelle. Ils arrivent enfin au but : c'est le siège de la plus puissante banque privée du monde, qui s'avère être
l'investisseur de la société de Mark Harris, par le canal du " Goldenstar Investment Funds ". Et ce n'est pas un hasard ! Il était
attendu, et il y retrouve Mark. On leur dévoile alors tout un monde secret, très " conspirationniste ". La banque s'intéresse
beaucoup aux ovnis car c'est un facteur de risque pour ses investissements mondiaux. Ils ont même un laboratoire secret, qu'on leur
fait visiter, où ils étudient un autre fragment d'ovni aux propriétés magiques, comme celui de la mine dans l'Arkansas. Sans grand
succès, leur avoue-t-on : c'est un leitmotiv du roman. Le mystérieux débris leur donne de nouveau mal à la tête et il faut abréger
la visite. On apprend aussi que ces débris d'ovni ont été repêchés en 1953 par un sous-marin britannique dans le Pacifique : je
crains qu'ils n'aient eu très mal à la tête pendant leur voyage de retour ! Pourquoi ce débris a-t-il été passé par la Marine de Sa
Majesté à une banque privée ? Peut-être, justement, parce qu'il leur donnait mal à la tête !
Jacques Vallée nous sert, avec ces stupéfiantes révélations, une chronologie de l'histoire des ovnis à sa façon, qui vaut encore un
" arrêt sur image ". Il nous ressort notamment sa vieille histoire du " mémo de Pentacle ", réfutée depuis longtemps par les
meilleurs ufologues américains, l'équipe du Cufos créée par l'astronome Allen Hynek. J'ai déjà expliqué cela en détail dans un
article publié dans la revue " LDLN " (No 361, juillet 2001), et visible sur Internet (site " Triangle " de Philippe Huleux). En
quelques mots, il s'agit d'une lettre de 1952, écrite par l'ingénieur Howard Cross, de l'Institut Battelle, au capitaine Ruppelt,
responsable de la commission " Livre Bleu ". Ruppelt avait commandé à cet institut réputé une analyse statistique des observations.