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La bête du Gévaudan : analyse d’un mythe

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Au XVIIIe siècle, au sud de l’Auvergne, des meurtres sanglants s’enchaînent. En trois ans, 120 personnes sont assassinées par une bête étrange. Les victimes sont toujours des femmes et de jeunes adolescents. Les plus grands chasseurs du royaume ne parviennent pas l’abattre. Alors qui va finalement réussir à mettre fin à la traque ?

Sur un haut plateau, aux confins de l’Auvergne et du Languedoc, rôdait un animal. Etait-ce un loup, un fauve ou… un monstre comme l’affirmaient certains ? Finalement, c’est lorsqu’apparurent les corps mutilés des 1res victimes que les habitants lui donnèrent un nom : la bête.

Une jeune femme, poursuivie par l’animal, et sauvée grâce à un troupeau, fut la 1re à pouvoir en faire une description : une sorte de loup, mais qui n’en était pas un. Puis il attaqua les habitants dans le village et là, les témoins furent nombreux et la description plus précise : une bête longue, basse, plus grosse qu’un loup, rousse avec une ligne noire tout le long du dos, fortes griffes, grosse tête, gueule énorme.

Les représentations de la bête étaient diffusées dans la presse et sur des affiches pour des habitants qui pour la plupart ne savaient pas lire. Mais ils pouvaient voir le dessin d’un animal féroce qui faisait peur, ce qui contribuait à propager la rumeur.

Des cadavres retrouvés nus et la tête tranchée vont ensuite faire conclure à une présence humaine, un déséquilibré, un serial killer qui agirait avec la bête. Au siècle des Lumières, le Clergé va récupérer l’affaire pour asseoir son pouvoir : la bête serait une punition divine nécessitant le repentir des péchés de ses habitants.

Durant la seconde partie du 18e siècle, les massacres sont quotidiens et le Gévaudan va de plus en plus ressembler à un pays en guerre. Les militaires se comportaient comme une armée d’occupation. Des historiens ont alors imaginé la bête comme arme de guerre, lâchée en pays catholique pour semer la terreur.

Si tout le monde avait son idée sur la nature de la bête : loup, ours, hyène, singe… personne n’avait pensé au chien, le chien retourné à l’état sauvage.

Ce fait divers devient peu à peu une affaire d’État. Partout en Europe, le Roi Louis XV est moqué. Il envoie alors son porte arquebuse et ami François Antoine, c’est lui qui doit en finir avec cette bête et du même coup ne pas éroder la crédibilité du roi, sa force. Une emprunte retrouvée près d’un cadavre lui fit dire que ce n’était qu’un gros loup. Un gros loup qu’il finit par localiser et exécuter, même s’il était loin du territoire où il sévissait habituellement. Fini d’être la risée de l’Europe, la bête est présentée au monde, les dessins la montrent grande, droite et surtout dominée par le roi. La bête du Gévaudan est officiellement tuée. 2 mois s’écoulent sans plus personne tué. Puis les attaques reprennent.

La bête du Gévaudan fut peu à peu transformée en une légende, créature mi-homme mi-bête qui surgissait pour attaquer ses victimes. Elle disparut comme elle était venue, subitement, durant tout un hiver. Et au printemps, surgie de nulle part, elle attaqua une enfant sous les yeux de ses parents. Le monstre était à nouveau de retour. Jean Chastel, vieux garde-chasse surnommé le fils de la sorcière, qui vivait reclus et était craint, abattit à son tour une créature, dont la dissection détaillée conclut à un animal entre le loup et le chien. Son rôle joué dans cette affaire reste un mystère mais à compter de ce jour, les meurtres cessèrent.

La bête du Gévaudan est devenue une légende, toujours vivante.

Source Youtube : RTBF